Ambassadeur russe à l’ONU : Washington, Londres et Paris vont vers la troisième guerre mondiale

21-04-2018 13:15:16

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Philippe

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Par Sayed7asan ? Le 10 avril 2018 ? Source sayed7asan


L’ambassadeur russe auprès des Nations Unies, Vassily Nebenzia, s’est adressé au Conseil de sécurité le 9 avril 2018 à propos d’une attaque chimique présumée à Douma, dans la banlieue de Damas.

Transcription 

Je vous remercie. Si vous croyez que c’est un plaisir pour moi que de parler de la question qui nous occupe maintenant et de faire une déclaration, vous vous trompez lourdement. Malheureusement, la situation est telle que je vais devoir dire beaucoup de choses aujourd’hui et il vous incombera de m’écouter.

Nous sommes reconnaissants à M. De Mistura [envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Syrie] pour son exposé ainsi qu’à M. [Thomas] Markran [Directeur et adjoint du Haut Représentant aux affaires de désarmement].

La Fédération russe a exigé que cette réunion se tienne sur les points de l’ordre du jour qui sont les menaces pour la paix et la sécurité internationales, dans la mesure où nous sommes profondément alarmés par le fait que dans plusieurs capitales, surtout Washington et celles qui la suivent aveuglément, à savoir Londres et Paris, une politique délibérée a été entreprise pour attiser les tensions internationales. Les dirigeants des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France, sans aucune justification et sans se soucier des conséquences, se sont engagés dans une politique de confrontation contre la Russie et la Syrie et incitent d’autres pays à faire de même. Un large arsenal de méthodes est utilisé pour calomnier et insulter : la rhétorique belliciste, le chantage, les sanctions et les menaces d’utiliser la force contre un État souverain.

La Russie est menacée de façon impardonnable. Le ton avec lequel cela est fait a dépassé le seuil de ce qui est acceptable et n’a pas même été atteint pendant la guerre froide. Une telle grossièreté contre mon pays est quelque chose que vos prédécesseurs n’ont jamais pris la liberté d’entreprendre. Quelle est la prochaine étape ? Nous rappelons une question rhétorique que notre Président a posée depuis l’Assemblée générale des Nations Unies en 2015 à nos partenaires occidentaux, en particulier les États-Unis, concernant l’imprudence de leurs expériences géopolitiques au Moyen-Orient. « Comprenez-vous maintenant ce que vous avez fait ? » La question est restée en suspens, sans réponse.

Mais il y a effectivement une réponse : non, vous ne comprenez pas. Tout comme vous n’arrivez pas à comprendre ce que vous faites maintenant. Votre manque de stratégie claire sur toutes les questions est consternant non seulement pour nous, il nous déconcerte non seulement nous mais également la majorité de ceux qui sont assis ici. Mais ils ont décidé de ne pas vous en parler ouvertement, de vous suivre partout où vous allez sans tenir compte du fait que partout où vous allez, vous semez le chaos. Vous essayez de pêcher en eaux troubles, mais vous n’attrapez que des poissons mutants. Je vais poser une autre question rhétorique : comprenez-vous le seuil dangereux vers lequel vous amenez le monde ?

L’un des domaines où l’hostilité est la plus marquée est la Syrie. Les terroristes et les extrémistes, soutenus par des sponsors externes, y subissent une défaite. Rappelons que nous parlons des terroristes et des extrémistes que vous avez armés, financés et déployés dans un pays pour renverser un gouvernement légitime. Maintenant, la raison pour laquelle cela provoque l’hystérie parmi ceux qui ont investi leur capital politique dans ces forces obscures est claire.

Récemment, grâce aux efforts déployés par la Russie conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, une opération d’envergure a été entreprise pour lever le siège de la Ghouta orientale. Ses résidents, pendant un certain nombre d’années, ont été forcés de supporter l’impudence et la torture des combattants. Plus de 150 000 civils ont été évacués de cette banlieue de Damas  de manière totalement volontaire, avec les conditions de sécurité requises. Des dizaines de milliers d’entre eux ont déjà pu retourner dans les zones libérées et beaucoup ont retrouvé leurs proches. Il n’y a eu aucun changement [ou remplacement de la population] : cette composition dénoncée à cor et à cri par les partisans de l’opposition syrienne n’a pas eu lieu. Ce sont des mensonges.

Avec les dirigeants de ces groupes armés, des négociations difficiles ont eu lieu. En conséquence, beaucoup d’entre eux ont quitté les zones qu’ils occupaient  dans le plein respect des garanties de sécurité. Incidemment, au cours des opérations de transport, plusieurs tentatives ont été entreprises pour mettre en scène des attentats terroristes lorsque des militants ont tenté d’atteindre les bus avec des ceintures explosives. D’autres ont préféré régler leur statut auprès des autorités syriennes. Grâce aux amnisties présidentielles, ils pourront retourner à la vie civile et, par la suite, ils pourront peut-être même entrer dans les forces de sécurité syriennes. Nous parlons de la mise en œuvre d’un principe de l’ONU : la démobilisation, le désarmement et la réintégration.

Cependant, cette dynamique positive n’est pas du goût de certains sponsors étrangers à travers les pays occidentaux qui sont prêts à faire feu de tout bois pour maintenir un foyer de résistance terroriste à portée de la capitale syrienne, afin que les combattants puissent continuer à terroriser les civils, à saisir leur nourriture et à demander à la communauté internationale de leur fournir une assistance humanitaire. Remarquons qu’ils n’étaient pas prêts à partager leurs médicaments avec les civils, comme l’a montré l’inspection des forteresses abandonnées par les combattants. C’était déjà le cas par le passé à Alep-Est : les hôpitaux improvisés dans les sous-sols étaient pleins de médicaments qui, à la suite de sanctions occidentales, ne parvenaient pas à Damas et aux autres régions contrôlées par le gouvernement.

De plus, de grandes quantités de [mots indistincts] ont été trouvées, ainsi que les corps et les cadavres de personnes qui avaient été soumises à la torture. Nous sommes stupéfaits de l’échelle des tunnels utilisés par les djihadistes. Dans certains d’entre eux, des camionnettes pouvaient circuler librement. Ces installations souterraines étonnantes reliaient les positions de groupes considérés par certains comme modérés, qui étaient tous liés au fief du Front al-Nosra.

Le 6 avril, le nouveau chef du (groupe terroriste) Jaysh al-Islam, suivant les instructions de ses sponsors, a fait dérailler l’évacuation d’un groupe de combattants de Douma et a repris le tir de roquettes et de mortiers contre les zones résidentielles de Damas. Les tirs ont ciblé [nom indistinct de quatre zones]. Selon les informations officielles, huit personnes sont mortes, 37 civils ont été blessés. Malheureusement, nous n’avons pas vu les déclarations des capitales occidentales condamnant le bombardement d’un quartier historique de Damas. Le lendemain, le 7 avril, des combattants ont accusé les autorités syriennes d’avoir largué des bombes-barils contenant des substances toxiques. En même temps, les concepteurs de ces diversions s’emmêlaient les pinceaux. On parlait tantôt de sarin, tantôt de chlore ou même d’un mélange de gaz toxiques. Basé sur un schéma bien connu, ces rumeurs ont été immédiatement relayées par ceux qui sont financés par des capitalistes occidentaux : je parle des ONG et des Casques blancs qui œuvrent mensongèrement sous l’habit de professionnels de santé. Et ces rapports ont également été repris et transférés aux médias.

Il nous incombe encore une fois d’affirmer que beaucoup de ces structures douteuses ont une liste claire des adresses électroniques des représentants des membres du Conseil de sécurité, ce qui montre que certains de nos collègues, ayant une conception particulièrement imprudente de leur statut, transmettent des informations sensibles à leurs protégés. Soulignons-le bien, tout le monde devrait se rappeler que les Casques blancs ont mis sur Internet une vidéo montrant les préparatifs d’une prétendue victime d’une attaque présumée perpétrée par l’armée syrienne.

En 2011, le feuilleton chimique a commencé et on continue à nous le passer en boucle, en prenant soin que chaque nouvel épisode soit plus sensationnel que le précédent. À Washington, à Londres et à Paris, des conclusions immédiates ont été tirées, accusant les autorités syriennes ou, comme ils disent, « le régime »  syrien. Personne ne s’est demandé pourquoi Damas aurait besoin de faire une telle chose. Des injures ont été portées contre la direction syrienne. Cependant, le principal fardeau de la responsabilité a été épinglé sur la Russie et l’Iran. Et je pense que cela n’est plus surprenant pour quiconque à ce stade mais cette accusation a été portée immédiatement, conformément aux tendances actuelles, sans qu’aucune enquête ne soit menée.

Le 8 avril, les troupes syriennes qui inspectaient al-Shimona près de Douma ont trouvé une usine artisanale de Jaysh al-Islam qui fabriquait des substances chimiques. Des agents de chlore de fabrication allemande et des équipements spéciaux ont également été découverts. À Istanbul, un journaliste de l’opposition, [nom indistinct] a mis sur sa page Twitter une vidéo montrant prétendûment la zone de l’incident, probablement filmée par les Casques blancs. Un individu inconnu y est montré à côté d’une bombe artisanale comportant un produit chimique qui aurait frappé la chambre d’un immeuble à Douma. Tout cela était accompagné de commentaires sur une autre attaque chimique du régime contre des civils. Le fait que ce soit une mise en scène ne fait aucun doute. La trajectoire de la bombe présumée est inconcevable. Cette bombe a supposément frappé la maison, perçant un toit et naturellement, calmement, serait tombée sur un lit en bois, sans même endommager ce lit. Une bombe peut-elle tomber sur un lit en bois sans l’endommager ?! Clairement, elle avait été placée là pendant la préparation de la mise en scène.

Il y a une séquence intéressante d’événements. La provocation chimique à Douma, le samedi 7 avril, a eu lieu immédiatement après que la délégation américaine au Conseil de sécurité a reçu l’ordre de convoquer pour lundi 9 avril des consultations d’experts sur leur projet de résolution sur le mécanisme d’investigation des incidents d’utilisation d’armes chimiques. Le texte initial a aujourd’hui reçu des changements et des révisions de grande envergure.

Dans ces circonstances obscures, nous devons bien sûr aller au fond des choses. Cependant, nous devons le faire de manière honnête, objective et impartiale, sans méconnaître le principe de la présomption d’innocence et sans préjuger du résultat de l’enquête. Malgré les provocations, les spécialistes russes poursuivent leurs efforts pour résoudre la situation dans la Ghouta orientale.

Dans l’après-midi du dimanche 8 avril, suite à un nouvel accord, l’évacuation des combattants de Jaysh al-Islam a repris. Après la libération de Douma, des spécialistes russes de la protection radiologique, chimique et biologique y ont été envoyés pour recueillir des preuves et des informations. Ils ont prélevé des échantillons de sols qui montrent l’absence de tout agent neurotoxique ou de substances chlorées.

Les sections locales ont été interrogées sur la cessation de la résistance aux combattants. Aucun résident local n’a confirmé qu’une attaque chimique avait eu lieu. Dans les hôpitaux locaux, il n’y avait aucun rapport sur les symptômes d’une substance toxique comme le chlore. Les autres installations médicales ne sont pas situées à Douma. Les corps des morts à la suite d’une contamination n’ont pas été trouvés. Le personnel médical et les résidents n’ont aucune information sur leurs zones d’inhumation potentielles. De ce fait, l’utilisation de sarin et/ou de chlore n’est pas confirmée. Incidemment, les représentants du Croissant-Rouge syrien ont réfuté la déclaration qui aurait été faite en leur nom au sujet d’une aide apportée à des victimes de gaz toxiques. J’invite ceux qui vont parler contre moi et calomnier le régime syrien à partir du principe qu’il n’y a pas eu d’attaque chimique.

La Suède a préparé un projet de résolution pour enquêter sur l’incident. En principe, pour mener une enquête, l’OIAC n’a pas besoin de résolution de l’ONU. Cependant, nous sommes disposés à considérer cette résolution. Aujourd’hui, nous proposons que ce que vous envisagez dans votre projet soit fait. Laissons donc l’OIAC, qui, par l’intermédiaire du Directeur général du Secrétariat technique, M. Üzümcü, s’est déclaré prête à aller au fond des choses, partir dès demain pour Damas. Là, les autorités syriennes et les troupes russes fourniront les conditions nécessaires pour se rendre dans la zone de l’incident allégué afin qu’ils puissent évaluer la situation. Incidemment, c’est ce que le président Trump et d’autres dirigeants occidentaux nous avaient demandé d’entreprendre.

En ce qui concerne la possibilité d’une attaque chimique, les Syriens du Centre russe de réconciliation des parties adverses l’ont évoquée à plusieurs reprises. Il a été déclaré que pour filmer une attaque chimique, et je vais citer leurs propos, « l’équipement nécessaire a déjà été introduit. » Nous avons également fait les déclarations pertinentes au Conseil de sécurité. Vous avez entendu ces avertissements. Vous les avez entendus mais les ignorez délibérément dans la mesure où ils ne correspondent pas aux vues doctrinales de ceux qui cherchent l’élimination du gouvernement légitime d’un nouveau pays arabe.

Pourtant, ce qui n’est pas examiné est le fait qu’un nombre important d’armes chimiques a été découvert en novembre-décembre 2017 sur le territoire syrien qui avait été libéré des terroristes. Sur les sites de stockage d’al-Zakhariya et d’al-Afafir dans la province de Hama, vingt conteneurs d’une tonne chacun ont été découverts. Plus de 50 munitions contenant des produits chimiques toxiques ont été trouvées. À Tal-Adli, dans la province d’Idleb, 24 tonnes de produits chimiques toxiques ont été découvertes et on pense que c’est du chlore. Sur le site de stockage d’Adhamiya, à 30 kilomètres au nord-est de Damas, des munitions de calibre 240 et 160 millimètres ont été trouvées. Des boîtes en plastique contenant des substances et des composés de phosphore ont été trouvées. Dans la région d’al-Servita, province d’Idlib, un complexe industriel a été trouvé pour la synthèse de diverses substances toxiques. Cinquante-quatre munitions chimiques ont été trouvées avec 44 conteneurs chimiques et ceux-ci pourraient être utilisés pour la fabrication de substances toxiques.

Depuis le début de cette année, quatre cas de combattants utilisant des produits chimiques toxiques contre des positions où les troupes gouvernementales sont situées ont été signalés, notamment à Shuja et al-Mesharif. Plus de 100 soldats syriens ont été hospitalisés. Le 3 mars, quand Hazrama et al-Tars ont été libérés dans la Goutha orientale, les combattants des troupes gouvernementales ont découvert dans un tunnel un site souterrain de fabrication de munitions chimiques artisanales. Et c’est loin d’être une liste complète. Cela souligne les méfaits et les abus de l’opposition irréconciliable. Cependant, envoyer des experts de l’OIAC là-bas pour identifier les preuves n’est pas une chose que nous voyons les gens désireux de faire. Nous demandons à l’OIAC de vérifier toutes ces zones. L’accès peut être fourni.

De plus, des informations sont disponibles sur le camp d’al-Tanf. Des instructeurs américains ont formé un certain nombre de groupes de combattants pour organiser des provocations avec des armes chimiques servant de prétexte à une frappe. Il était clair pour nous que des tentatives d’abriter des terroristes et en même temps de punir le régime tant détesté par certaines capitales occidentales seraient tôt ou tard entreprises. Des têtes de lecture sur les écrans de télévision ont tenté de répéter la frappe de l’an dernier contre la Syrie. Ce matin, il y a eu des frappes contre le terrain d’aviation T4 dans la province de Homs.

Nous sommes profondément préoccupés par de telles actions. Les provocations à Douma font écho à l’incident de l’année dernière à Khan Sheikhoun. Le point commun est la nature planifiée de ces attaques. Une analyse des opérations de l’US Navy avant et après l’incident à Khan Sheikhoun en avril 2007 montre que Washington, à l’avance, s’était préparée à mener cette opération. Du 4 au 7 avril de l’année dernière – à l’époque où la substance toxique était utilisée à Khan Sheikhoun, avant la frappe contre la base aérienne de Shayrat – le destroyer USS Porter était déjà présent dans les eaux méditerranéennes. Il n’est pas entré dans les ports où un échange de munitions aurait pu avoir lieu afin d’augmenter le nombre de missiles de croisière.

Incidemment, du 4 au 5 avril, le destroyer USS Porter était situé au sud-est de la Sicile et le destroyer USS Ross se trouvait dans un passage de la base navale de Rota dans la région au sud de la Sardaigne. Plus tard, le 6 avril, un mouvement accéléré des deux destroyers fut signalé vers les positions de tir plus au sud-ouest de Chypre. De là, le 7 avril, ils ont mené une frappe massive contre l’aérodrome de Chayrat. Dans le même temps, le nombre de missiles Tomahawk lancés (59) a dépassé celui qu’auraient dû porter les deux destroyers réunis s’ils avaient réellement été engagés dans les opérations de défense antimissile qui leur avaient été assignées. À cette fin, seuls 48 missiles étaient nécessaires. De ce fait, les navires militaires américains, même avant l’incident chimique à Khan Cheikhoun sont entrés en service avec un équipement de frappe supplémentaire, une augmentation du nombre de missiles de croisière qui n’était pas nécessaire pour la défense antimissile. Et cela pourrait attester de la planification préalable par Washington de frappes contre Damas.

Les fausses informations d’attaques chimiques à Douma samedi visent en fait à détourner l’attention de la société de l’affaire Skripal, qui a été rendue confuse par Londres et à lancer contre la Russie des accusations totalement non confirmées dans le but de se solidariser pour construire une alliance anti-russe. Maintenant, les Britanniques s’éloignent d’une enquête transparente et proposent des réponses précises aux questions mais en même temps, ils effacent leurs traces. Lors de la réunion du Conseil de sécurité le 5 avril sur l’affaire Skripal, nous avons averti que la tentative de nous accuser injustement d’avoir participé à l’incident de Salisbury était liée au dossier chimique syrien. Hier, cette question a vu de nouveaux développements intéressants. Pour le moment, le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson continue de divulguer des éléments contre la Russie et essaie d’être spirituel. Voici une perle : des experts d’un poste d’écoute de l’aviation britannique au sud de Chypre auraient intercepté des rapports le jour de l’empoisonnement de Skripal. Et c’est ce que rapporte le Times. Il contient la phrase suivante: « Le colis a été livré » et « les deux personnes ont réussi leur sortie ». Cela semble faire partie des renseignements fournis par Londres deux heures avant l’expulsion des diplomates russes. Cependant, n’est-il pas clair qu’il existe un lien irréfutable ici ? Est-ce que ce n’est pas clair pour tous ? Syrie-Russie-Salisbury ?

Je vais donner un coup de pouce aux services de renseignement britanniques et je vais le faire gratuitement. Voici une autre bonne idée pour effacer vos traces : vous pourriez suggérer que « Novichok » qui est si apprécié maintenant, a atteint Salisbury directement de Syrie par paquet. On se moque vraiment du monde.

L’ambassadeur Haley a récemment déclaré que la Russie ne sera jamais l’amie des États-Unis. Et je souhaite répondre à cela. L’amitié est quelque chose qui est à la fois réciproque et volontaire. On ne peut pas forcer une amitié. Et nous ne sommes pas particulièrement désireux d’être amis avec vous. Nous ne vous supplions pas non plus d’être nos amis. Ce que nous voulons de vous, ce n’est vraiment rien : des relations civilisées normales que vous refusez avec arrogance, en ignorant la courtoisie la plus élémentaire.

Et vous vous faites des illusions si vous pensez que vous avez des amis. Vos soi-disant amis ne sont que ceux qui ne peuvent pas vous dire non. Et c’est le seul critère d’amitié dans votre compréhension. La Russie a de vrais amis et contrairement à vous, nous n’avons pas d’adversaires. Nous ne voyons pas le monde à travers ce prisme. Et oui, le terrorisme international, c’est notre ennemi. Cependant, nous continuons à proposer la coopération. Cela doit être une coopération respectueuse et mutuelle, il faut aller vers la résolution de problèmes réels et non pas de problèmes imaginaires. Et vous devriez être tout aussi intéressés que nous à une telle coopération.

En fin de compte, en tant que membres permanents du Conseil de sécurité, nous assumons la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Par les canaux appropriés, nous avons déjà transmis aux États-Unis que l’usage de la force armée sous des prétextes mensongers contre la Syrie, où, à la demande du gouvernement légitime du pays, les troupes russes ont été déployées, pourraient entraîner de graves répercussions.

Nous appelons les politiciens occidentaux à réduire leur rhétorique belliciste, à envisager de manière significative les répercussions possibles de leurs actions et à mettre un terme à la profusion inconsciente de menaces à la sécurité mondiale. Ce que les mésaventures militaires de l’Occident ont provoqué nous est bien connu si l’on considère les exemples de la Yougoslavie, de l’Irak et de la Libye. Et personne ne vous a conféré le pouvoir d’agir en tant que policiers du monde ou en tant qu’investigateurs, procureurs, juges et bourreaux en même temps.

Nous vous appelons à revenir à la légalité et à respecter la Charte des Nations Unies, à affronter ensemble les problèmes qui surgissent plutôt que d’essayer à chaque étape de faire avancer votre jeu géopolitique égoïste. Toute l’énergie doit être concentrée sur le soutien au processus politique en Syrie, pour lequel il est nécessaire de tirer de manière constructive les efforts de tous les acteurs influents. La Russie est toujours prête à s’engager dans une telle coopération.

Pour conclure, Monsieur le Président, je voudrais saisir cette occasion pour demander au Conseil de sécurité un exposé sur les résultats de la mission d’évaluation des Nations unies à Raqqa et sur la situation dans le camp de Rahman. Nous voyons la façon dont les membres de la Commission tentent de créer un écran de fumée autour de cette question, qui est le résultat de leurs actions en Syrie, y compris l’opération visant à raser Raqqa par des bombardements. Aucune provocation chimique ne détournera l’attention de cela, de ce que vous avez fait.

Je vous remercie.




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