Chronique d’un drame annoncé

19-11-2013 00:00:00

Le marin sera plus surement détruit par la société que le voilier par la tempête.

 

Ce fait divers vous sera raconté par votre quotidien régional dans quelques jours. Encore faut-il que vous soyez dans la bonne région. Le 20 h en parlera peut-être, la bande défilante des « chaines d’infos » relatera le bilan. Tout cela dépendra du nombre de mort que William aura réussit à faire chez les forces de l’ordre avant de succombé.

Pourquoi je vous parle de cela sur un site de voile ? C’est simple, je connais William, il est membre de l’association et j’ai vu doucement le monde de tous les jours le broyer.

William est arrivé en France en 2007. Oh ne vous méprenez pas, il est français, mais c’est aussi un immigré, un immigré dans son pays. La pire situation sociale qui existe. Lui n’a droit à rien, ni RSA ni ATA ni aucun de ce qui est représenté par ces anagrammes barbares. William est tout simplement né sous une mauvaise étoile.

Il y a soixante ans, il est venu au monde dans une famille aisée, très catholique, mais très peu aimante. A sept ans il s’est retrouvé enfermé dans une école religieuse de la région bordelaise. La très redoutée « institution Bétaram ». Ceux qui on vécu à cette époque dans la région auraient tous préférés  être enfermé en maison de redressement qu’entre les murs de cette « école »  De sept ans, l’âge tendre, jusqu’à quatorze ans, le début de l’adolescence, il est resté prisonnier de cet établissement, sans jamais sortir, en apprenant la méfiance et en rêvant de liberté.

Son grand père prend les choses en main et lui permet de connaitre enfin cette liberté. Ce sera comme mousse sur les morutiers qu’il apprendra le monde. Pour lui c’était merveilleux en comparaison à la pension. L’Amour n’existe pas dans son monde, il ne découvre que la camaraderie virile des gens de la mer et sa vie se passera sur l’eau. Marin pécheur, batelier, parfois un peu voyou, il va construire son bateau avec des matériaux de récupération et en économisant sur ses payent (aux noir) que lui donnaient les professionnels du port de Bordeaux.

16 ans sur toutes les mers du monde, il laissera son bateau au Brésil quand un notaire lui demandera de venir en France pour procéder à la succession de ses parents.

Un piège terrible s’est alors refermé sur William. Un héritage criblé de dettes, des conseillés pour le moins curieux, lui qui ne possédé que son bateau et son chien, se retrouve riche d’une maison en ruine, d’une multitude de dettes et de poursuites judiciaires.

Aucune ressource en vue pour un sexagénaire accidenté de la vie.

Une partie de cette propriété qu’il a reçu en héritage, a été donné (en toute illégalité semble t’il) à un illustre inconnu par son père. Les autorités acceptent la requête de l’inconnu mais exigent de William le paiement des droits de successions alors que la maison ne peut être vendue. Le bal des huissiers a ouvert sa symphonie. Notre héros mal élevé car pas élevé, fini par devenir agressifs après ses vautours qui tournent autour de lui comme autour d’une carcasse toute fraiche. L’homme n’est pas encore mort et il le fait savoir en se débattant à coup de mots drus et vulgaires. Un voisin qui voit en cet énergumène une moins value pour son patrimoine, vient en renfort des parasites sociétaux  Il porte plainte pour nuisance (un pilonne lui gênerait la vue !!!) Une plainte, une défense qui semble t’il a « oublié de plaider » par peur de ne pas être payé peut-être, et William se retrouve avec une amende exorbitante et donc une dette injuste de plus à son passif.

Quelle chance pour tous ces nantis et ces biens pensants, ils vont pouvoir se débarrasser de celui qui est différents, de celui qui gène par sa seule présence. Personne ne pourra les accuser de racisme, c’est un blanc ! Le racisme « antipauvre » n’est pas condamné par la loi, ce racisme là  est peu être même encouragé.

Pour la salle besogne, celle qui consiste à demander la mise sous les verrous grâce à cette merveilleuse possibilité qu’est la « contrainte par corps » on va faire appel aux chef des vautours, l’huissier en chef, celui qu’il faut appeler « maitre » Le plus méchant de la région se prénomme Marie, Maitre Marie….. Comment un nom aussi doux peut-il être celui de quelqu’un qui ne sait que menacer, et faire du mal. Notez que par respect des institutions, je n’ai pas dit le mal.

Et pourtant

« Vous êtes un parasite de la société, je vais tout faire pour que vous soyer en prison avant une semaine et je me ferai un plaisir de veiller à faire euthanasier votre chien. » a t’elle dit a peu prés dans ces mots d’après ce que l’on m’a rapporté.

 

 Bien sur, celui qui vole réellement n’a aucun risque, au pire il paiera avec ce qu’il a volé, mais celui qui n’a pas volé… Celui la, il n’a pas l’argent pour payer, celui là, Il ira en prison.

 

Seulement voilà, William à déjà fait de la prison, il était un enfant de sept ans quand la société des « gens bien » l’a enfermé et il n’en supporte pas l’idée. L’amour, il n’a connu que celui de son chien, celui que cet « officier ministériel » veux faire euthanasier, avec la bave de plaisir aux lèvres en pensant à la douleur qu’elle va infliger à ce « salop de pauvre ».

Et ces deux malheurs supplémentaires qui l’attendent ont fait qu’il m’a téléphoné avec un calme très inhabituel pour m’expliquer qu’il avait deux solutions, soit se sauver soit affronter. Se sauver, à soixante ans, avec le chien, son arthrose, son hernie discale et sans un sous, il ne croit pas cela soit possible. Il reste la deuxième solution. Son héritage lui aurait laissé deux fusils et pas mal de cartouches. « Je ne partirais pas tout seul, le voyage sera peut-être plus agréable ainsi»

Cette histoire vous explique comment un homme libre qui sillonne les mers et ses dangers supposés terribles avec le sourire, peut se retrouver broyé par notre société, simplement parce qu’il est différent. En suivant les « fait d’hivers » dans vos journaux vous aurez la conclusion de ce drame annoncé. Tous ceux qui se révoltent peuvent peut-être nous proposer une solution, ou au minimum transmettre ce récit en espérant que le nombre fera reculer les agresseurs.

NOUS ATTENDONS VOS SUGGESTIONS !!! Elles seront toutes les bien venues si elles ne proposent pas d’aider William à faire le coup de feu, la révolution arrivera toujours assez tôt.

 

 

PG



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